Sabine

La période actuelle nous oblige à nous ajuster constamment et on ne sait parfois pas comment prendre sa vie en main.

S’ajuster

Tout d’abord, apprendre à vivre avec la peur de la maladie et de ses conséquences sur nous ou sur nos proches.

Ensuite, apprendre à vivre avec la mort,impalpable, invisible et si présente à la fois dans les médias. Impalpable et invisible car on meurt à l’hopital ou dans les EHPAD, loin des proches sans pouvoir dire au revoir, sans préparer sa sortie…Présente, car chaque jour , les informations nous annoncent le nombre de morts causés par la maladie.

Par ailleurs, Il faut s’adapter à la solitude tous les jours pour certains confinés seuls dans leur appartement. Savoir se mettre des routines, des rendez vous téléphoniques ou skype. Choisir l’action alors que tout amène à l’inaction. Aimer être seul avec soi, quand parfois on ne se sent pas bien dans sa peau

Il faut aussi apprendre à s’ajuster à une crise économique qui nous amène à craindre pour nos revenus, nos économies, nos emplois.

Il est parfois nécessaire de réapprendre à vivre avec les autres 24 h sur 24, parfois dans des espaces réduits ou la présence de l’autre devient insupportable jusque dans les moindre détails.  Ne pas se perdre dans cette nouvelle relation. Rester en contact avec soi alors que chaque minute amène une sollicitation.

De temps en temps, on doit s’ajuster aux pannes d’internet qui rappellent la fragilité de ces contacts video. Mais aussi à gérer le plus souvent toutes les autres pannes soit même. Ne plus déléguer. Prendre sa vie en main.

Prendre sa vie en main

Prendre sa vie en main ! oui, c’est cela la solution pour vivre cette période le mieux possible.

C’est décider que je serai maître de mon temps et que chaque minute sera une nouvelle expérience.

C’est décider que je peux faire de cette période une chance et qu’elle sera comme un passage dont je me rappellerai toute ma vie.

C’est se rendre compte que ce temps avec les enfants est d’une grande richesse et que rien ne pourra le remplacer.

C’est apprécier cette vie plus apaisée,où il n’est plus nécessaire de courir toujours plus vite.

C’est se régaler de ces plats cuisinés avec trois fois rien mais qui ressemblent à des festins.

C’est se libérer du superflu et profiter de cette période pour ranger, nettoyer, s’alléger.

C’est prendre soin de ce qu’on a et choisir donner de la valeur à ce qu’on possède sans convoiter quelque chose de nouveau.

C’est prendre soin de nous-même et être dans la gratitude de chaque jour nouveau.

C’est chérir les gens qu’on aime en gardant le contact quand on est loin.

C’est  choisir de voir les qualités de ceux avec qui on partage le confinement. C’est se réjouir chaque jour de passer plus de temps avec eux.

C’est enfin accueillir la nature en écoutant le chant des oiseaux et en observant les plantes et les arbres se déployer . C’est sentir que nous aussi nous appartenons à cette nature qui continue à nous enchanter alors que nous sommes confinés.

L’humanité vit une nouvelle pandémie, comme d’autres ont existé par le passé. Peut être avons nous la chance de pouvoir choisir comment la vivre autrement.

Sabine Hänel, 24 avril 2020

 

 

« Il n’y a que deux façons de vivre sa vie : l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle « . (Albert Einstein)

Si  on décide que tout est un miracle, on voit des trésors chaque jour.  Les fleurs qui viennent colorer le chemin rude de l’hiver,  le sourire qu’on n’attendait pas, le goût d’un plat préparé avec amour, la situation comique qui nous fait rire, la découverte d’un nouveau livre, un appel inattendu…

Mais si on n’ouvre pas ses yeux d’émerveillement, tel un enfant à la découverte de la vie, on risque de passer à côté de ces trésors merveilleux que nous offre la vie.

Vivre dans l’ici et maintenant, réapprendre à se centrer sur ses émotions, les écouter et les accueillir avec bienveillance,c’est commencer à vivre sa vie en faisant comme si tout était un miracle. La vie devient colorée et pleine de promesses.

Parfois on marche dans le brouillard sans savoir où l’on va. On ne distingue pas les contours de notre chemin. Le brouillard est partout à la fois enveloppant et inquiétant. Comment reprendre confiance dans cet état ?

Chaque forme devinée au travers du brouillard est l’objet d’interprétations multiples.

Est-ce que cette forme noire au bord du chemin est un animal féroce ? Est-ce qu’au contraire il ne s’agit que d’un buisson ?

Notre état intérieur va déterminer la manière dont nous avançons dans le brouillard.

Si nous sommes animés d’angoisses et d’anticipations négatives, la peur de découvrir les formes qui se cachent dans le brouillard va nous stopper dans notre marche. Nous n’oserons pas avancer de peur de ce que nous allons découvrir.

Si au contraire, nous sommes prêts à aller voir ce qui se cache derrière cette forme inquiétante, en lâchant les images toutes faites, peut être que nous découvrirons de jolis arbres, de formidables édifices qui nous inspirerons pour aller plus loin.

En Gestalt-thérapie, on va nettoyer les représentations négatives qui nous empêchent d’avancer.  Grâce à l’accompagnement du thérapeute, la vision deviendra plus juste et les blocages pourront être levés. Enfin, nous pourrons alors découvrir ce qu’il y a au-delà du brouillard et nous pourrons reprendre confiance dans notre marche. Nous réaliserons des ajustements dans notre vie en accord avec nos nouvelles représentations, nos nouvelles croyances.

Sabine Hänel